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Les ressources énergétiques de la RCA sont faiblement répertoriées et le potentiel demeure méconnu. Malgré le développement des énergies modernes (électriques), la consommation énergétique de la majorité de la population est encore produite par des combustibles ligneux. En 1992, la consommation finale d’énergie était produite à 87,7 % par le bois de feu, et pour le reste par les produits pétroliers importés (10,9 %) et l’hydroélectricité (1,4 %).

Combustibles ligneux

Les besoins en combustibles ligneux sont estimés à 1,6 million de tonnes de bois à usage énergétique et sont couverts à presque 60 %. La production intérieure en bois d’énergie du pays est de l’ordre de 805 000 tonnes dont 800 000 tonnes proviennent du défrichage agricole (cultures vivrières, coton, café) et 5 000 tonnes des déchets de bois de scierie. La production du charbon par carbonisation desdits produits est d’environ 2 500 tonnes par an.

Sous-secteur de l’électricité

Pour ce qui est du sous-secteur de l’électricité, l’offre n’est pas à la hauteur de la demande. En 2003, le taux d’accès à l’électricité de la population s’élevait à 3 % au plan national, 10 % à Bangui, 1 % au niveau des centres secondaires, et un taux quasiment nul en milieu rural qui abrite la plupart des populations pauvres.

Depuis l’indépendance, à l’exception des autoproductions et des productions indépendantes, l’offre de services d’électricité a été le monopole de la société publique ENERCA, qui assure la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’électricité sur toute l’étendue du territoire. Les services fournis par cette entreprise étant de faible qualité, le Gouvernement, après avoir libéralisé le secteur par Ordonnance 05.001 du 1er janvier 2005 portant Code de l’électricité de la RCA, a engagé la restructuration de ladite entreprise afin de la rendre viable.

A titre d’information, les installations actuelles de production de l’électricité sont constituées :

  • des usines hydroélectriques de Boali 1 et Boali 2, installées respectivement en 1954 et 1976. Depuis lors, ces usines n’ont connu que quelques révisions partielles. Elles sont aujourd’hui dans un état de délabrement très avancé ;
  • de la centrale thermique de Bangui qui doit servir d’appoint aux centrales de Boali 1 et Boali 2. Sur les six groupes dont dispose la centrale, un seul est en service actuellement (2,5 MW) ;
  • d’un barrage de régulation du débit des usines hydroélectriques en aval de Boali 1 et 2 ;
  • d’environ seize centres provinciaux alimentés par des groupes électrogènes diesel fonctionnant irrégulièrement quatre heures par jour (18 h-22 h), en raison des difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures.

La puissance électrique totale installée en RCA est de 39 MW (2005, ENERCA) dont 36 MW sur le réseau interconnecté de Boali-Bangui. Face à l’insuffisance de l’offre, une fraction croissante de la population dans les villes de province s’équipe individuellement de groupes de production électrique à essence ou gasoil. C’est notamment le cas de plusieurs sociétés privées (sociétés minières, agro-industries, industries du bois, planteurs) et de missions religieuses. Les puissances unitaires vont de 2 à 650 KVA et leur somme est au moins du même ordre de grandeur que la puissance installée par l’ENERCA. Les autoproducteurs mettent également en place des kits solaires et des microcentrales hydroélectriques.

L’électrification rurale en Centrafrique est encore embryonnaire. C’est pourquoi, en 2004, le Gouvernement centrafricain a adopté un cadre national de politique énergétique qui valorise les énergies renouvelables, en vue de réduire la pauvreté pour la période 2005-2015.

Sous-secteur pétrolier amont

Dans le sous-secteur pétrolier amont, un Code pétrolier et ses textes d’application ont été promulgués.

Sous-secteur pétrolier aval

Dans le sous-secteur pétrolier aval, il est important de noter que la République Centrafricaine importe la totalité des produits pétroliers destinés à sa consommation qui avoisine les 100 000 m³/an. Elle ne dispose cependant que d’une capacité de stockage de 48 000 m³. Les activités d’importation, de stockage, de distribution et de commercialisation, naguère exercées par la Centrafricaine des pétroles (PETROCA), société d’économie mixte à majorité étatique, ont été libéralisées. Un accord-cadre et deux avenants ont été signés entre l’Etat et les sociétés exerçant les activités de distribution et de commercialisation en RCA. Il convient de souligner que ledit accord, signé en 1999, a donné une exclusivité d’exercice de cinq ans aux « marketeurs » et de dix ans à la Société de gestion des actifs logistiques (SOGAL).

Les marchés d’importation et de distribution, entièrement privatisés sont animés depuis 2000 par trois sociétés à savoir : (i) la SOGAL, basée au port pétrolier de Kolongo, est chargée de l’entreposage des produits pétroliers pour le compte des marketeurs ; et (ii) Total Centrafrique et Tradex Centrafrique sont chargées, quant à elles, de l’importation, de la distribution et de la commercialisation des hydrocarbures.

Il faut souligner que depuis le 25 avril 2007, trois lois ont été promulguées. La première a réorganisé le sous-secteur pétrolier aval, la deuxième a créé l’Agence de stabilisation des prix des produits pétroliers et la troisième a instauré la Société centrafricaine de stockage des produits pétroliers (SOCASP).

Force est de constater que le développement du secteur de l’énergie est entravé par : (i) l’insuffisance du cadre réglementaire du secteur de l’énergie ; (ii) l’absence d’un système d’information énergétique, véritable outil de décision ; (iii) la faible performance de l’ENERCA ; (iv) le faible taux d’accès de la population à l’électricité ; (v) l’inadaptation de la technologie utilisée actuellement ; (vi) la faiblesse de ressources humaines ; (vii) l’absence d’une politique nationale d’énergie ; (viii) la faiblesse du niveau d’investissement dans le secteur de l’énergie ; et (ix) l’enclavement intérieur et extérieur du pays.