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Pauvreté non monétaire | Imprimer |  Envoyer

La pauvreté non monétaire évoque le manque de bien-être du point de vue des résultats. Ces résultats peuvent se distinguer selon qu’ils ont trait au cadre direct de vie (pauvreté des conditions de vie) ou aux potentialités accumulées par les individus (pauvreté des capacités en termes de niveau d’instruction, compétences, état de santé, culture, capital, etc.).

La pauvreté des conditions de vie

La pauvreté des conditions de vie est liée aux difficultés de satisfaire les besoins élémentaires tels que l’accès à l’eau potable, à un logement décent, à un dispositif d’évacuation des ordures ménagères, à une source d’énergie pour la cuisson, à un centre de santé etc. D’après le RGPH  2003 (Recensement Général de la Population et de l’Habitation), cette forme de pauvreté affecte environ 50,3 % de la population centrafricaine. Elle varie selon le milieu de résidence, la région, la préfecture, le sexe, l'âge, le niveau d'instruction et le statut matrimonial du chef de ménage. Elle est aussi essentiellement rurale puisque 70,4 % des individus qui vivent à la campagne en souffrent.

Suivant la répartition régionale, l’incidence de la pauvreté non monétaire semble corrélée avec celle de la pauvreté monétaire, même si cette forme de pauvreté semble moins accentuée. En effet, les régions les plus affectées sont géographiquement les plus éloignées de la capitale ou celles qui ont subi de plein fouet les affres des récents conflits, et les moins affectées, celles où les activités économiques n’ont été que faiblement perturbées. Il faudra aussi noter que les carences qui affectent les conditions de vie dans les différentes zones ne sont pas les mêmes partout.

L’enquête participative (organisée par le CSLP entre 2006 et 2007) peut apporter un éclairage supplémentaire à cette analyse, car elle met en évidence les problèmes majeurs soulevés par les participants dans les différentes régions. En effet, les résultats sont édifiants et permettent de catégoriser les régions de la RCA en fonction des préoccupations essentielles exprimées par les populations en termes de manque d’accès, en plus de la mauvaise gouvernance et l’insécurité qui sont des thèmes récurrents :

           Région 1 : environnement, éducation, santé, routes, électricité ;

           Région 2 : éducation, santé, eau potable, routes, électricité ;

           Région 3 : moyens de production, routes, environnement, santé, électricité ;

           Région 4 : santé, éducation, moyens de production, eau potable, routes, électricité ;

           Région 5 : santé, éducation, routes, électricité ;

           Région 6 : environnement, éducation, santé, routes, électricité ;

           Région 7 : éducation, santé, eau potable, environnement, électricité.

Les problèmes récurrents qui se dégagent sont les difficultés d’accès aux infrastructures éducatives et sanitaires, la mauvaise qualité des routes, la non-disponibilité de l’électricité et, dans une certaine mesure, la faiblesse des moyens de production.

La pauvreté humaine

La pauvreté humaine est un concept défini par le PNUD pour mesurer l’évolution du développement humain durable ou la satisfaction des besoins essentiels. L’indice de pauvreté humaine (IPH) permet donc d’évaluer le niveau de développement humain d’un pays ou une région. Il montre que 43,0 % de la population centrafricaine sont privés de la satisfaction des besoins essentiels. Cette incidence est de 51 % en zone rurale contre 37,2 % en zone urbaine. La répartition régionale laisse apparaître une forte similitude entre la pauvreté humaine et la pauvreté des conditions de vie. Parmi les ménages ruraux, 60 % ne parviennent pas à se procurer le panier alimentaire minimum (2 400 kcals par jour par équivalent adulte). L’incidence de la pauvreté alimentaire dans les villes est plus faible, mais atteint quand même 51 %.