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Développement des zones rurales ¦ Imprimer ¦  Email

Le secteur rural constitue un secteur stratégique pour la lutte contre la pauvreté et la faim. Conscient de cette réalité, le Gouvernement entend réaliser une performance soutenue et durable de l’activité agricole, correspondant en termes réels à une croissance moyenne annuelle de 4 % entre 2005 et 2015.

La stratégie consiste à lever les obstacles, afin de favoriser l’accroissement de la valeur ajoutée du secteur agricole et d’assurer également la sécurité économique des plus pauvres dans le secteur rural. Elle consiste aussi à organiser le milieu rural et à renforcer la fonction d’appui conseil, de formation et la recherche. Le Gouvernement mettra un accent particulier sur le développement du secteur privé et la promotion de l’emploi en milieu rural.

Plus précisément, le Gouvernement entend organiser, avant la fin de l’année, les états généraux du secteur rural afin de convenir, sur une base participative, de la feuille de route du développement du secteur. A cette occasion, il soumettra pour validation les axes d’intervention aux partenaires nationaux et internationaux.

Axe 1 : Renforcement des paysans

La responsabilisation, la formation et l’appui conseil aux paysans ainsi que le renforcement des capacités des organisations paysannes à travers : (i) la restructuration et la réorganisation des acteurs ruraux et des organisations paysannes ; (ii) le renforcement des capacités humaines, financières et matérielles des organisations paysannes ; et (iii) l’appui au renforcement de la participation des acteurs à la Chambre d’agriculture.

Axe 2 : Renforcement des institutions agricoles

Le renforcement des capacités des institutions de planification, de la recherche, de l’appui conseil, de la formation et de la communication par : (i) la définition de nouvelles missions et l’élaboration de nouveaux schémas d’intervention ; et (ii) le renforcement des capacités opérationnelles et des ressources humaines des services du Ministère du Développement rural chargés des statistiques agricoles, de la planification, du suivi et de l’évaluation des actions mises en œuvre.

Axe 3 : Intensification et diversification agricole

L’intensification et la diversification agricole en fonction des spécificités et des potentialités de chaque zone et en tenant compte des effets de la complémentarité et des synergies attendues, notamment de l’initiative de promotion des pôles de développement prévue dans le cadre du dixième FED. Cette intensification et cette diversification se fera à travers :

  • la redynamisation du système de financement adapté pour le rééquipement en matériel agricole, l’approvisionnement en intrants et la commercialisation des produits ;
  • la relance des filières de production et de multiplication de semences pour des spéculations à forte valeur ajoutée et porteuses de croissance, tant en production végétale (manioc, arachides, sésame, palmier à huile, maïs et riz) qu’animale (aviculture et autres élevages non conventionnels à cycle court en zones périurbaine et rurale) ;
  • la promotion de la transformation des produits agricoles par l’appui à l’acquisition de petites unités de transformation ;
  • l’appui à la commercialisation des produits (conditionnement, stockage, transport), par notamment la promotion de contrats sécurisés entre producteurs et opérateurs privés, la réhabilitation des magasins de stockage, la formation technique et en gestion des producteurs, l’acquisition de matériel adapté de transport (charrettes) et la mise en place d’un système d’information appropriée ;
  • la redynamisation des structures de recherche et de vulgarisation adaptées aux besoins des producteurs ;
  • la mise en place d’un cadre de promotion du secteur privé incitatif, compte tenu du fort potentiel de développement agricole et de la faible population du pays.

Ces actions s’accompagneront, dans le sous-secteur de l’élevage, de la promotion de services publics et privés de santé animale, de l’amélioration de la gestion de l’espace agropastoral (ZAGROP) et de la redynamisation des dispositifs locaux de concertation et de gestion proactive des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Par ailleurs, la réhabilitation de la culture du coton, qui fait vivre environ un million de Centrafricains et conditionne l’augmentation des productions vivrières, est indispensable pour l’amélioration des revenus des paysans dans certaines régions (zones de savane). Elle passera par :

  • le règlement des créances des producteurs en vue de regagner leur confiance ;
  • la création d’une nouvelle société en remplacement de la SOCADETEX ;
  • la mise en place d’une politique d’intensification de la production ;
  • l’adoption de politiques incitatives, un minimum d’investissement de départ pour remettre à niveau l’outil industriel et une provision budgétaire pour la couverture d’un déficit annuel incontournable à court terme.

Enfin, l’Etat favorisera la participation du secteur privé par la mise en place : (i) d’un cadre incitatif dans les domaines de l’équipement, l’aménagement, l’approvisionnement, la production et la commercialisation ; et (ii) l’assainissement des circuits commerciaux des intrants et des produits agricoles afin d’améliorer la compétitivité des filières à fortes potentialités de croissance.

Axe 4 : Désenclavement

Le désenclavement des zones rurales, la mise en place d’infrastructures d’appui à la production, la distribution et la commercialisation, la réduction d’autres facteurs de vulnérabilité des activités agricoles. Le Gouvernement engagera l’élaboration et l’exécution d’un vaste programme d’infrastructures de soutien à la production, la distribution et la commercialisation :

  • la réhabilitation des pistes rurales et des infrastructures de commercialisation, l’hydraulique rurale, la construction de microbarrages et de retenues d’eau, l’aménagement et la valorisation des bas-fonds, la gestion et la maintenance des ouvrages hydrauliques, la modernisation des abattoirs dans les zones rurales à fortes potentialités agricoles ;
  • l’élimination d’autres facteurs de vulnérabilité des activités agricoles tels que le VIH/SIDA, le paludisme, la malnutrition sévère.