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Ressources forestières ¦ Imprimer ¦  Email

La géographie de la RCA offre une grande diversité d’écosystèmes. La forêt dense et humide couvre une superficie d’environ 5,6 millions d’hectares, soit 5,5 % du territoire, repartis en deux blocs. Le bloc sud-ouest (3,8 millions d’hectares), affecté à la production ligneuse avec 301 espèces d’arbres identifiées, constitue un potentiel économique mobilisable.

Aujourd’hui, le potentiel exploité se limite à 8 sur 15 espèces commercialisables. Le bloc sud-est (1,8 million d’hectares), inexploité industriellement en raison de son éloignement des ports, est réservé à la conservation. Le reste du pays, dans la partie nord, est couvert par des savanes arborées et des forêts tropicales semi-denses. Cette zone de savane est le siège privilégié d’espèces fauniques favorables au développement de l’écotourisme. Les aires protégées ou secteur cynégétique couvrent 62 300 km².

Au cours des années 2001 à 2005, la production moyenne de grumes s’élevait à de 563 853 m³ par an, dont 41 % ont été exportés à l’état brut. L’industrie du bois est essentiellement composée d’unités de sciage. La production de sciages atteignait en moyenne 77 000 m³ dont 90 % ont été exportés. La production de grumes a connu un fléchissement de 2001 à 2004 (passant de 703 milliers de m³ en 2000 à 514 milliers de m³ en 2004) en raison des récentes crises politico-militaires et de l’état des routes, d’une part, et d’autre part, du fait de l’arrêt de certaines sociétés ainsi que de la mise en vigueur des règles d’aménagement qui se sont traduites par la révision à la hausse des diamètres d’exploitabilité. Le secteur forestier, à travers l’exploitation et la transformation du bois d’œuvre, fournit 4 000 emplois directs et du travail à plusieurs milliers de journaliers. De plus, la forêt a apporté une contribution substantielle aux recettes publiques: les différentes taxes et redevances représentaient environ 8,25 milliards FCFA en moyenne par an, au cours des cinq dernières années. Globalement, la forêt représente 10 % du produit intérieur brut et 45 % des exportations en valeur.

L’environnement est un concept récent qui remonte au début des années 70 avec la Conférence de Stockholm sur l’environnement et le développement et le rapport Brundtland (1992) sur le développement durable. La République Centrafricaine a marqué son engagement en termes d’environnement par deux principaux textes : le Décret N° 89.043 du 23 février 1989, établissant le Comité national chargé des questions environnementales et l’Ordonnance N° 90.003 du 9 juin 1990 sur l’intégration des préoccupations environnementales dans la planification du développement.

Du fait des troubles, la gestion de la forêt a subi une forte désorganisation. Entre 2000 et 2004, l’attribution des permis d’exploitation s’est opérée de façon arbitraire (permis spéciaux de coupe). Néanmoins, des efforts du Gouvernement, soutenu par les partenaires extérieurs, ont permis d’inverser la situation, faisant de la RCA un exemple de gestion maîtrisée de la forêt dans la région.

Le Gouvernement a organisé en 2003 des états généraux qui ont permis de dresser le diagnostic du secteur totalement désorganisé, de rechercher les solutions pour y remédier et surtout de définir des axes stratégiques pour la relance du secteur. Des réformes profondes ont été mises en œuvre en vue de sécuriser les recettes tirées de l’exploitation forestière. En outre, le Gouvernement a pris des mesures pour renforcer la transparence dans l’attribution des permis forestiers, la gestion des taxes versées aux communes en vue de contribuer à une meilleure utilisation de celles-ci au profit des couches les plus défavorisées.

La promulgation du Code forestier et la suppression des permis spéciaux de coupe, la ratification des conventions sur les changements climatiques, la diversité biologique, la lutte contre la désertification, la mise en place d’une Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIAF) sont autant d’initiatives visant à rationaliser la gestion du potentiel forestier et à garantir la durabilité du capital naturel et des écosystèmes. La constitution d’un compte d’affectation spéciale de développement forestier et touristique (CAS-DFT), mécanisme financier d’appui à la promotion des initiatives d’aménagement et de réhabilitation du capital naturel visait notamment à augmenter les retombées sur les communautés. Ces efforts ont été soutenus notamment par le Projet d’appui à la réalisation des plans d’aménagement forestiers (PARPAF) financé par l’Agence Française de Développement (AFD).

A la suite de ces actions, des avancées notables ont été enregistrées, notamment en termes de gouvernance, et ce malgré le manque chronique de moyens des directions régionales des eaux et forêts et de la brigade de contrôle forestier et faunique (BCFF) mises en place en 2003. La RCA figure aujourd’hui parmi les pays de la sous-région où la gestion pérenne des forêts est la plus avancée. Cette approche a permis une plus grande sécurisation des recettes publiques issues de l’activité forestière, dont les retombées sur les conditions de vie des populations vivant dans ces régions seront non négligeables. Il devrait en résulter un accroissement des infrastructures et de meilleures possibilités d’accès aux services sociaux de base. Il faudra également promouvoir l’implication de ces populations dans une gestion durable des ressources naturelles.

Ressources Halieutiques

Les ressources halieutiques comme la pêche et la pisciculture restent un domaine peu exploité par les populations en raison de la non-maîtrise des techniques modernes de capture et surtout de l’effort de pêche. Au niveau de la commercialisation du poisson, la filière fonctionne de façon informelle.

Dans ces domaines, plusieurs projets FAO ont contribué à lancer véritablement la pisciculture dans les années 70, où l’on pouvait dénombrer 10 000 étangs appartenant à 8 500 pisciculteurs dont les activités ont de nos jours malheureusement régressé, en raison de la fin de l’assistance technique extérieure. Cependant, le Gouvernement a reçu des promesses de financement de la part de certains partenaires tels que :

  • BAD : identification des actions prioritaires et urgentes en 2007 : coût non déterminé ;
  • CEMAC (CEBEVIRHA) : promotion de la pêche et de l’aquaculture : 3 milliards (accord de principe obtenu) ;
  • FAO/DFID : programme pour des moyens d’existence durables dans la pêche dont le processus de financement est en cours.