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Développement des zones rurales ¦ Imprimer ¦  Email

Les sous-secteurs agriculture et élevage occupent près de 74 % de la population active (67 % des hommes et 81 % des femmes) et représentent 45 % du PIB. Ces sous-secteurs occupent en termes d’emploi dans l’agriculture, l’élevage et la pêche, 63 % des ménages pauvres. Par conséquent, le secteur agricole joue un rôle majeur pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté, dont les taux s’élèvent à 72 % en milieu rural et 67,2 % au niveau national.

Dans tout le pays, le climat est favorable à une agriculture pluviale. Les précipitations varient de 800 mm, à l'extrême nord, à plus de 1 500 mm au sud. Le pays dispose, en outre, d’un important réseau hydrographique. La disponibilité en eau douce est estimée à 37 000 m³ par habitant. La RCA est dotée de sols riches, mais fragiles. Sur près de 15 millions d’hectares de terres arables, seulement 600 000 à 700 000 ha sont mis en culture chaque année, soit environ 1 % du territoire national et 4,4 % de la superficie arable. Moins de 0,5 ha est exploité en moyenne par actif agricole. Sur le plan des ressources pastorales, 9,3 millions d’hectares (sur un total de 16 millions) sont exploités par un cheptel d’environ 3,2 millions d’unités de bétail tropical (UBT), essentiellement transhumant.

Malgré les conditions agro-écologiques favorables dont elle bénéficie, l’activité agricole en milieu rural enregistre des performances très faibles. Pendant trois décennies, les sous-secteurs agriculture et élevage ont connu une croissance annuelle moyenne faible de l’ordre de 2 %, inférieure de ce fait au taux de croissance de la population estimé à 2,5 %. Les politiques et programmes mis en œuvre depuis 1986 (PAS et PAIA) n’ont pas suffi à empêcher la désorganisation des principales filières agricoles et pastorales, l’augmentation des coûts de production et la baisse de revenus des producteurs.

Parmi les facteurs qui déterminent la faiblesse des performances du secteur et l’aggravation de la pauvreté en milieu rural, il faut citer : (i) l’insécurité grandissante dans les zones de productions agricoles ; (ii) la désorganisation des acteurs ; (iii) une faible capacité des structures d’appui au monde rural ; (iv) l’enclavement et le manque d’infrastructures économiques et sociales de base ; (v) l’absence d’une politique de diversification des sources de revenus des populations ; (vi) la réduction de la force de travail due à l’exode des jeunes ; (vii) l’impact du VIH/SIDA et du paludisme ; (viii) le faible accès au crédit ; (ix) la discrimination envers les femmes ; et (x) l’effondrement des filières de rente causant un repli vers l’agriculture vivrière de subsistance.